Historique
Création de l’Aéroclub de Lorient par Louis Mazet en 1928
Cela n’est pas pour étonner : Les Bretons entretiennent des liens privilégiés avec l’aviation. Jean-Marie Le Bris a réalisé dans le Finistère, en 1856, le premier envol au monde aux commandes d’un engin plus lourd que l’air, et c’est encore un Breton, Gabriel De La Landelle, qui en 1863, a inventé le mot « aviation ». Hasard ou vocation maritime du monde Breton ?
La passion des jeunes et la nostalgie des anciens aviateurs aux aéroclubs.
Un comité des aviateurs (7 membres à la création) est apparu vers 1928 à Lorient pour rassembler les brevetés du département du Morbihan. On y trouvait Alphonse Miniaou, ancien observateur de la Grande Guerre devenu commerçant à Lorient et Louis Mazet, ancien observateur devenu directeur des Kaolins du Morbihan à Ploemeur. Dans le courant de l’année 1936, la section Lorientaise de l’Aéroclub du Morbihan, bien qu’elle ne possédât pas encore d’aérodrome, se dégageait également de l’influence Vannetaise et apparaît dès lors dans les documents officiels sous le nom d’Aéroclub de Basse Bretagne.
Création de l’Aérodrome de Lann-Bihoué
La ville de Quimperlé, en engageant au début de 1935 une démarche pour créer un aérodrome, se mettait en porte à faux avec la Chambre de Commerce de Quimper dont elle dépendait. Le Maire de Quimperlé fit une nouvelle demande en 1936 mais elle n’aboutit pas. La situation se compliqua lorsque le Conseil Municipal de Lorient délibéra en novembre de la même année sur la nécessité de créer un aérodrome à mi-route entre Vannes-Meucon et Quimper-Plugufran et s’intéressa aux terrains de Lann-Bihoué à une douzaine de kilomètres seulement de ceux choisis par les Quimpérlois. Le Ministère de l’air s’inquiéta alors du risque de dispersion des moyens financiers et insista pour ne créer qu’un seul aérodrome entre les deux villes. Mais en 1939, aucun des camps ne baissant les bras, les deux projets cohabitaient toujours en opposition directe.
Militarisation des aérodromes portuaires.
Les travaux de Lann-Bihoué ayant du mal à prendre leur rythme, sans cesse freinés par la question des expropriations, le Sous-préfet de Lorient prit le 10 juin 1939 un arrêté « d’urgence » autorisant la Chambre de Commerce à s’occuper des parcelles pendant six mois, suivant le décret de 1395 sur les expropriations des terrains militaires ou assimilés ; la destination commerciale et touristique envisagée à l’origine étant passée au second plan.
De plus, le gouvernement ayant fait savoir qu’il allait créer un aérodrome au près de chaque grand port, devant le trou financier qui s’annonçait (1.75 MF contre 1 MF prévu en 1937) la Chambre de Commerce comptait alors sur une intervention gouvernementale pour régler la facture. Le 8 décembre 1939, celle-ci signa une convention avec l’Etat, sur la promesse de vente du terrain à la Marine (déduction faite des sommes déjà versées). L’affaire s’étant faite à leur insu, le Maire Emmanuel Svob et le Conseil Municipal demandèrent le 3 mai 1940 le remboursement des sommes avancées, ce qui provoqua un incident sans précédent en Bretagne autour de la création d’un aérodrome. Mais entre temps, la Marine s’était installée à Lann-Bihoué…pour plusieurs années.
La période intermédiaire entre 1940 et 1982 est en construction....elle sera en ligne bientôt.
La renaissance
C’est en novembre 1982 que l’Aéroclub de la Région de Lorient est constitué, sous le régime des Associations Loi 1901. Les vols débutent en avril 83 avec un seul avion RALLYE, de construction métallique et à train tricycle c'est-à-dire avec roulette à l’avant, pour 35 membres.
L’année suivante, un second appareil RALLYE vient rejoindre le premier alors que le nombre des membres passe à 40. De 1985 à 1986, les inscriptions atteignent 60 membres mais le nombre de brevets obtenus chaque année reste inférieur à 10.
En 1987, l’Aéroclub se porte acquéreur d’un avion école DR 220, le F-BSBA, un appareil à train classique c’est à dire avec roulette de queue, construit en bois et revêtu de toile. L’activité croissante conduit l’Aéro-club à s’équiper aussi d’un appareil de voyage à quatre places : ce sera un PIPER PA 28 CADET qui arrive en août 1989 après avoir traversé l’Atlantique Nord en vol. La flotte de l’Aéroclub est encore renforcée en 1990 par un RALLYE 110 ST acheté d’occasion à l’Aéro-club de Vannes. Mais l’accident survenu la même année à cet appareil et la difficulté à maintenir les autres en état de vol va signer la fin de l’exploitation de ce type d’avion à L’Aéroclub. Pour l’anecdote, celui bien connu des Lorientais à l’époque car il était entièrement peint en rouge…à été racheté par une boîte de nuit du Finistère Sud pour y servir de décor. Toujours en 1990, un DR 221, le F-BOZK rejoint alors avantageusement le parc d’avions école.
De 1990 à 1995, l’Aéro-club atteint son régime de croisière : En moyenne 2000 heures de vol sont effectuées par an tandis que 30 pilotes, toujours en moyenne, sont brevetés chaque année. Pendant cette période, quatre instructeurs bénévoles assurent la formation. Il faut noter que les pilotes formés à Lorient évoluent dans le même espace aérien que les avions militaires et les avions de ligne. Ils ont aussi la possibilité d’acquérir les qualités manœuvrières que demandent les appareils à train classique. En mars 1994, un nouvel avion de voyage, le DR 400, est acheté aux ateliers de La Rochelle.
Pour répondre à la demande des jeunes qui souhaitent un appareil peu coûteux à l’heure, un JODEL biplace s’ajoute à la liste en 1995. Cet appareil, qui requérait des aptitudes de pilotage « pointues » fût victime d’incidents à répétition conduisant à l’opposé du but prévu….Il fût donc revendu en 2000.
Parallèlement à l’activité école et voyage de l’Aéroclub, des propriétaires privés exploitent des machines de voyage, comme le CESSNA 210 Centurion F-BJHF qui ne sera pas réparé après un atterrissage train rentré....On peut voir aussi un magnifique PITTS, le F-BYAJ évoluer en voltige piloté par le Président de l’époque, qui aimait les avions anciens au point de faire venir un autre biplan, le Stampe F-EBKI…De cette section « Casques de cuirs », il reste aujourd’hui encore un superbe BOEING PT 17 et un PIPER CUB, deux avions Américains des années 40 maintenus en parfait état de vol.
C’est en 97 que le premier COSY fait son apparition, cet appareil de construction amateur selon les plans de Burt Rutan se démarque par son hélice arrière et son bruit caractéristique. L’évolution est en marche mais il faudra attendre l’année 2004 pour voir enfin la construction d’un nouvel hangar et de nouveaux locaux. Ces nouveaux locaux vont permettre à l’aéroclub de s’aligner face aux nouvelles normes Européennes qui imposent d’avoir une salle de cours…
A suivre....